Acheter une baignoire : ce qu’il faut savoir
Idéale pour donner le bain à ses enfants mais aussi pour se détendre après une longue journée de travail, la baignoire se fraye une place de choix dans de nombreuses salles de bains. Usage, matériau, style mais aussi budget… Côté Maison vous éclaire pour bien la choisir.
Baignoire ou douche ? La tendance est favorable à la douche, qui permet notamment de gagner du temps dans la salle de bains. Pourtant la baignoire séduit toujours : “En 2016, il s’est vendu en France 500 000 baignoires, contre 600 000 en 2010, analyse d’entrée de jeu Laurent Bazin, directeur marché sanitaire DSC (Cédéo et Brossette). Le marché est en baisse, mais la baignoire l’emporte sur la douche lorsque vous avez des enfants en bas âge, et ce pour des raisons pratiques évidentes. Elle est aussi plébiscitée par les adeptes du bien-être et de la détente“.
Une baignoire pour quel usage ?
Premier critère de choix donc, l’usage : si vous avez une famille et des enfants, il vous faudra une baignoire ergonomique. Il existe des baignoires à seuil de franchissement plus bas (53 cm au lieu des 58 cm standard en moyenne) qui vous évitent de trop vous baisser et de vous casser le dos mais aussi des baignoires deux en un : pratiques pour un usage familial, elles peuvent passer de la douche des adultes à la baignoire pour le bain des enfants. “En revanche si vous dédiez la baignoire au bien-être et à la détente, précise Manon Jannot, chef de marché France salle de bains pour Villeroy & Boch, vous porterez une attention particulière à son design, pour faire de la salle de bains un espace cosy et agréable. Vous pourrez aussi opter pour une baignoire ‘balnéo’ qui peut séduire les habitués de thalasso. Surtout, pour une vraie détente, vous la choisirez de taille suffisante”.
Quelle taille pour ma baignoire ?
En effet, la taille de la baignoire est importante : la baignoire sabot n’étant que très peu commercialisée, les dimensions des baignoires démarrent à 140 cm (pas très confortable de se détendre avec les genoux sur le menton !), la taille moyenne des baignoires se situant plutôt autour d’170 cm de long par 70 ou 75 cm de large. “Là cela dépend de l’usage recherché, explique Laurent Bazin. Si vous souhaitez vraiment vous détendre, vous devrez être parfaitement immergé(e). Si vous avez de la place dans la salle de bains, optez pour une baignoire de 180, voire 190 cm”. Devant la tendance aux plus petites salles de bains, notamment à Paris, on peut aussi être tenté par une baignoire en angle, souvent décrite comme solution gain de place : ce n’est pas le cas, même une baignoire en angle de 140 x 140 cm demandant une emprise au sol non négligeable. Mieux vaut dans ce cas préférer une baignoire asymétrique, selon Laurent Bazin : “ce type de baignoire est doté d’un côté plus large que l’autre, avec un fond de cuve en diagonale. Si elle est bien conçue, une baignoire de 160 cm de long vous permet de gagner 10 cm, vous donnant le sentiment d’être dans une baignoire de 170 cm”. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas non plus à “l’essayer” en salle d’exposition : vous pourrez ainsi juger de son ergonomie, de sa profondeur, de la pente et vous assurer de son confort d’usage.
Baignoire : l’acier et la fonte, peu développés
En France, on peut encore trouver des baignoires en acier mais plutôt dans les espaces collectifs ou locatifs : connotées bas de gamme, elles sont robustes mais offrent des designs assez basiques. A l’inverse, certains fabricants allemands comme Bette ont choisi de miser sur l’acier avec une fabrication haut de gamme (et des prix en conséquence) : les baignoires Bette sont conçues autour d’une plaque d’acier affinée au titane et travaillée à la forme voulue, pour ensuite être recouvertes d’une fine couche d’émail et de passer en cuisson : le produit fini conjugue une grande longévité, des designs très soignés et une hygiène optimale.
Deuxième matériau utilisé, la fonte (5 % du marché) qui permet de concevoir de belles baignoires de haute qualité, la fonte ayant la spécificité de bien garder la chaleur. Lourdes à transporter, elles restent néanmoins chères (minimum 2000 euros) et peu de marques en fabriquent encore, Jacob Delafon étant l’une des rares à en commercialiser.
Baignoire : l’acrylique ultra dominant
La majorité des baignoires est désormais fabriquée en matériau de synthèse, et notamment en acrylique : la plaque d’acrylique est thermoformée (ramollie par chauffage) et aspirée par un moule qui va lui donner sa forme avant d’être renforcée par une couche de fibre de verre, qui la rend plus solide et évite que la baignoire ne se dilate sous l’effet de la chaleur et du poids. Les premiers prix sont aux alentours de 110 euros mais ils peuvent rapidement grimper : “Lorsque les formes sont plus travaillées ou que les baignoires sont de grandes dimensions, par exemple, le prix augmente (800 ou 900 euros) car il faut des moules spécifiques qui sont moins rapides à amortir”, enchaîne Laurent Bazin. Autre critère de qualité mais aussi de budget, l’épaisseur de l’acrylique, selon Manon Jannot : “En entrée de gamme, les plaques d’acrylique peuvent mesurer 3 mm. Même renforcée de fibre de verre, une épaisseur de 6 à 8 mm d’épaisseur sera largement préférable, pour une baignoire solide”.
Outre l’acrylique standard, les marques ont aussi développé des baignoires en ‘solid surface’ : une base de matériau liquide est alors injectée à forte pression dans des moules, permettant une grande liberté de formes et même de couleurs. “Chaque marque a sa ‘recette’ de solid surface, explique Manon Jannot. Chez Villeroy et Boch : il se caractérise par des lignes droites, des arêtes vives et des courbes parfaites pour des baignoires très design, notamment en îlots. Enfin, côté qualité, si au fil des ans, la baignoire en acrylique va ‘bouger’ légèrement, ce ne sera pas le cas de ces nouvelles baignoires particulièrement robustes”. Outre leur solidité, ces matériaux vont garder leur brillance, ne pas se rayer et afficher une meilleure isolation phonique. Une technologie qui a un prix : à partir de 750 euros et pouvant aller jusqu’à 5000 ou 6000 euros pour des baignoires de marques très haut de gamme.
Quelle pose pour ma baignoire ?
Toutes les baignoires ont des pieds même si on ne les voit pas toujours : en îlot, elles seront posées au sol où bon vous semble (sous réserve d’une évacuation d’eau accessible), sinon, elles peuvent être recouvertes d’un tablier en acrylique ou encastrées dans un tablier carrelé. Attention à la qualité des joints, surtout avec une baignoire en acrylique qui les sollicite davantage. Précisons que le vidage n’est pas toujours fourni avec la baignoire et qu’il faudra aussi prévoir la robinetterie.
Baignoires : quelles tendances ?
Design, les baignoires îlots concernent encore peu de monde et exigent une salle de bains assez grande. A la mode, elles se développent néanmoins car leur prix a beaucoup baissé : quand avant il fallait débourser 4000 euros pour un modèle îlot, désormais on en trouve autour de 1000 euros : au prix d’une baignoire acrylique classique, il faut en effet ajouter un tablier de chaque côté (200 à 300 euros). Si l’on monte en gamme, le tablier peut aussi être intégré (Roca, Allia…), pour des baignoires plus lourdes, plus qualitatives et plus chères.